Glyphosate : Le combat de Théo, 17 ans, pour bannir un pesticide
- Florent DEPOILLY
- 8 avr.
- 2 min de lecture

Contexte : Un combat contre un géant de l’agrochimie
Le 3 avril 2025, à Vienne (Isère), s’est ouvert un procès historique opposant la famille de Théo Grataloup à Bayer-Monsanto, entreprise responsable de la commercialisation du glyphosate. Théo, 17 ans, est né avec de graves malformations causées par l’exposition de sa mère à ce pesticide pendant la grossesse.
Ce procès, une première en France, vise à établir la responsabilité de la multinationale dans les séquelles subies par Théo, mais aussi à alerter sur les dangers du produit.
Pourquoi maintenant ? La famille Grataloup a saisi la justice en 2018, mais le procès n’a pu commencer qu’après sept longues années de préparation.
Les objectifs : Faire reconnaître la responsabilité de Monsanto dans les malformations de Théo et militer pour l’interdiction du glyphosate.
Enjeux : Une bataille pour la santé publique
Pour Théo et sa famille : Obtenir justice et faire entendre leur voix. « Tant que l’entreprise arrête de produire ce pesticide et qu’aucun autre enfant ne subit ça, je serai satisfait », affirme Théo.
Pour la société : Ce procès est un précédent judiciaire en France, où les cas de malformations liées aux pesticides sont rarement portés devant les tribunaux. Il met en lumière les impacts méconnus du glyphosate sur les générations futures.
Pour l’environnement : Le glyphosate, souvent utilisé dans l’agriculture, est présent dans les sols, les eaux et les aliments. Reconnu cancérogène par l’OMS en 2015, son utilisation reste autorisée dans l’Union européenne jusqu’en 2033, malgré de nombreuses controverses.
Faits de culture générale : Le glyphosate, un produit controversé
Qu’est-ce que le glyphosate ? Herbicide phare de Monsanto, le glyphosate est utilisé dans le Roundup, un produit à succès de l’agrochimie. Il est aujourd’hui le pesticide le plus utilisé au monde.
Les Monsanto Papers : Ces documents, révélés en 2017, ont démontré que Monsanto avait dissimulé des études prouvant la toxicité de ses produits. Ils ont joué un rôle clé dans le combat des Grataloup.
Des procès dans le monde entier :
Aux États-Unis, Bayer-Monsanto a été condamné à plusieurs reprises pour des cas de cancers liés au glyphosate.
En Argentine, des études montrent une augmentation des malformations et des cancers dans les régions où l’utilisation du glyphosate est massive.
Chiffres clés : Une réalité alarmante
55 : Le nombre d’opérations subies par Théo depuis sa naissance.
15 : Les années de combat de la famille Grataloup pour faire interdire le glyphosate.
2015 : L’année où l’OMS a classé le glyphosate comme « cancérogène probable ».
2033 : L’année jusqu’à laquelle l’Union européenne a prolongé l’autorisation du glyphosate, malgré les preuves de sa dangerosité.
Global : Le glyphosate est détecté dans la quasi-totalité des eaux de surface en France, selon les analyses.
Conclusion : Le procès de Théo contre Monsanto dépasse le cadre individuel : il souligne les lacunes de la législation en matière de protection contre les pesticides et met en lumière les conséquences désastreuses de leur utilisation. Alors que des milliers de personnes continuent d’être exposées au glyphosate, ce procès pourrait marquer un tournant dans la reconnaissance des responsabilités des géants de l’agrochimie.
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