Pétrole algérien : TotalEnergies accusée de tout obtenir gratuitement
- Florent DEPOILLY
- 5 avr.
- 2 min de lecture

Contexte
L'accusation : Rachid Nekkaz, un homme d'affaires algérien, affirme que TotalEnergies bénéficie de 25 années de pétrole et de gaz "gratuit" en Algérie, ce qui représente des dizaines de milliards d’euros.
Réponse des experts : Selon Francis Perrin, directeur de recherche spécialisé en énergie, cette affirmation est erronée. Il s'agit en réalité d'un contrat de partage de production, un modèle courant dans l'industrie pétrolière.
Les Faits
Contrat signé en 2022 :
Un accord a été signé entre Sonatrach (compagnie pétrolière publique algérienne), TotalEnergies, Eni (Italie) et Occidental Petroleum (États-Unis) pour exploiter des gisements en Algérie.
Ce contrat, d’une durée de 25 ans, prévoit que chaque entreprise récupère une partie de la production en échange de ses investissements.
Investissements nécessaires :
Ces entreprises investissent massivement pour financer l’exploration, le développement et l’exploitation des gisements.
Si ces investissements ne donnent pas de résultats (par exemple, si les gisements ne sont pas exploitables), les entreprises perdent leur argent.
Pas de gratuité :
Les entreprises récupèrent une part des hydrocarbures pour couvrir leurs investissements et générer des bénéfices, mais rien n'est "offert gratuitement".
Une loi controversée
En 2019, l’Algérie a adopté une loi assouplissant les conditions fiscales et juridiques pour attirer des investisseurs étrangers dans le secteur énergétique.
Cette loi a suscité des critiques dans le pays, certains accusant le gouvernement de "brader" les richesses nationales. Cependant, ces pratiques sont courantes dans les pays exportateurs d’hydrocarbures pour attirer la concurrence internationale.
Enjeux pour l’Algérie
Dépendance économique :
Les hydrocarbures représentent 90 % des exportations algériennes et près de 50 milliards d’euros de recettes annuelles.
L’Algérie a besoin des investissements étrangers pour maintenir et développer sa production énergétique.
Concurrence mondiale :
D’autres pays riches en ressources naturelles offrent également des avantages attractifs pour attirer des entreprises, ce qui pousse l'Algérie à faire de même.
Conclusion : Les contrats de partage de production sont une pratique standard dans l’industrie énergétique. Ils permettent aux pays comme l'Algérie de bénéficier d’investissements étrangers tout en partageant les profits générés par l’exploitation des ressources.
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